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Il était une fois Père Domeno...
Il était une fois Père Domeno...
  • C'est l'histoire d'un homme qui a la foi pour mener ses frères en Afrique du Sud à travers (et de travers !) ce long pélérinage qu'est sa quête : Gagner cette putain de coupe du monde ! ... A le suivre depuis un an, on a vraiment les foies !
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20 octobre 2009

Prologue - Il était une fois Père Domeno

Un peu d’histoire et de définitions


Le football est une doctrine, un enseignement du jeu de ballon au pied, une science pour quelques rares nations athées (Suède, Danemark, Japon, Corée du Sud), une philosophie même pour une poignée de penseurs illuminés, une religion pour la très grande majorité. Que dis-je une religion, des religions qui se combattent depuis plus d’un siècle dans des guerres acharnées, européennes puis mondiales à intervalles réguliers … tous les 2 ans quoi !

Chaque religion veut dominer l’autre, l’imposer à l’autre, dans sa différence, voire dans sa nuance car au fond, elles répondent pratiquement aux mêmes règles, aux mêmes dogmes*.


*Dogme = point de doctrine établie comme vérité fondamentale

 Par exemple, la main dans la surface est un péché mortel


Sauf que chaque nation pratique à sa façon le sacré, avec des rites qui leur sont propres, à la gloire de leurs Dieux ou icônes, saints vénérés, la plupart encore vivants*, ou à la gloire de Dieu tout puissant, le seul, l’unique.

*Par exemple les brésiliens dansent en rythme avec le ballon, dans des gestes somptueux à l’image de leur Dieu vivant, Pelé. Idem pour les camerounais et leurs danses tribales à la gloire de Milla.

 

Les rites, de styles aussi différents soient-ils, ont pour but de convertir (en but) leurs adversaires, pris dans les mailles du filet de leurs actions divines, à travers ces croisades (tournois) menées dans le monde entier.

Depuis des millénaires, les religions latino-américaines (Brésil, Argentine), germaniques (Allemagne), romaines (Italie), saxonnes (Angleterre) et gauloises (France) se sont toujours affrontées dans des guerres* sans merci pour garder une influence** dans le monde.

*Par exemple, la guerre de cent ans, les invasions romaines puis germaniques en Gaule 

En gros les allemands et les italiens nous ont toujours pourri les coupes du monde !


**Le Brésil est aujourd’hui la nation la plus influente dans le football devant l’Italie et l’Allemagne.


La France parvient à conjurer la malédiction qui s’acharne sur elle, à l’aube du troisième millénaire, en 1998 et 2000 et décime successivement brésiliens et italiens par deux fois pour obtenir le sacre suprême, à la gloire de leur nouveau Dieu ou Saint … Zidane, vénéré par le monde entier.

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Et Père Domeno ?

Depuis 2004, Père Domeno, missionné par Monseigneur Escalettes du Clergé de France Football, gardien du culte français, tente de prêcher la bonne parole comme son prédécesseur, sa sainteté le révérend père Jacquet.

Seulement, lui et ses hommes y laisseront des plumes, jusqu’à cette finale contre les protégés du pape en 2006 qui aura vu un coup du sort s’acharner à nouveau sur la France.

L’intervention du Dieu romain est évidente tant le coup de tête de Zidane, intouchable et béni des Dieux jusque là, était imprévisible.

Deux ans plus tard, ce même Dieu romain coupera l’élan de frère Ribery, un peu trop athée à son goût à renverser la défense romaine.

Père Domeno et ses frères ne s’en remettront pas. Ils peinent à pratiquer leur foi dans des croisades laborieuses où ils subiront de nombreuses pertes et où leurs prières ne seront pas entendues … pire, elles seront contrées, bafouées, ridiculisées par tous les peuples qui croiseront leur chemin.

Père Domeno est têtu, il n’entend pas toute la France qui le rejette, lui et ses croyances. Le peuple français ne croît plus en l’Eglise du football français et se tourne à nouveau vers les cultes brésiliens et espagnols, plus convaincants.

Monseigneur Escalettes est à deux doigts d’excommunier Père Domeno. Seulement, y a-t-il une autre solution ? Et surtout tant qu’il est là, c’est lui qui prend la responsabilité de ces échecs successifs … sur la tête, en bon martyr qu’il fait.

Seulement ce que ne sait pas le peuple français et le reste du monde, c’est que Dieu … le seul, l’unique, le vrai … celui qui apparaît à la lumière du soleil, a un dessein pour Père Domeno, une quête, un pèlerinage, une ultime croisade … avec au bout, le graal … la gloire, le sacre, la reconnaissance éternelle de l’humanité toute entière, comme en 1998 !

Car Dieu est apparu au Père Domeno, la première fois, à un moment où il n’y croyait plus, où ses frères rapetissaient à vue d’œil, courbant l’échine face à tous leurs adversaires. Après l’humiliation autrichienne, c’était au tour des roumains de ridiculiser nos moinillons.

A la mi-temps, Père Domeno est désemparé. A genoux pour une ultime prière - « Oh mon Dieu, faites qu’Estelle dise oui avant la fin … imminente ! » - alors que les frères quittent le vestiaire pour reprendre le combat, Dieu surgit des ténèbres de la pensée du pauvre père dans une lumière blanche immaculée qui l’éblouit.

« Père Domeno, relève-toi ! … Tes hommes sont de vraies chèvres mais j’ai un dessein pour toi ! »

« Vous m’avez dessiné un mouton peut-être ? »

« Je ne suis pas la presse, mais Dieu ! … Alors tes vannes à deux balles tu les gardes pour Estelle, petit merdeux ! »

« Dieu ? … arrête tes conneries Franck et concentre-toi sur le match, y a un but à remonter ! »

« Décidément Père Domeno, y a des fois je me demande … si t’as la foi »

« Mon Dieu, mais c’est vrai, vous n’avez pas de balafre au visage »

 

Père Domeno, toujours à genoux, feint de lui baiser les pieds qu’il ne peut voir à travers l’éclat de sa lumière.


« Pardonnez moi Seigneur, j’ai cru que c’était encore la presse avec tous ses flashs et questions qui nous assaillent jours et nuits »

« Ecoute-moi, Père Domeno, ce n’est pas de gaité de cœur que je m’en remets à ton équipe de pieds nickés, mais on a un point commun tous les deux, les ritals, je peux plus … et les espingouins, lusitaniens et autres latino-américains ça me plombe mes congés d’août tellement ils me sollicitent en processions, pèlerinages de remerciements. Alors que chez vous les gaulois, les églises sont fermées pratiquement toute l’année, et la seule procession a lieu sur les champs devant le Fouquets. »

« Oh Seigneur, gloire à toi … »

« Commence pas, Père Domeno, t’as jamais cru en moi, c’est pas aujourd’hui que tu vas commencer … sinon je me tourne vers les rosbeefs ou les russes malgré leur football protestant ou orthodoxe ! »


Ainsi, Père Domeno appris la quête que lui confiait Dieu, ce pèlerinage jusqu’au Cap, en Afrique du Sud pour conquérir le graal à la barbe du monde. Ouais
!!

« Vous irez, fais moi confiance Père Domeno ! »

« Merci Seigneur ! »

« Bon, y a un but à remonter, c’est ça ? … contre des romains ? »


« Euh, roumains, Seigneur »

 

« Roumains ? … quelles chèvres, mais quelles chèvres ! … très bien, j’en fais mon affaire. »


Ainsi depuis ce match du 11 octobre 2008, où la France revient miraculeusement de sa perdition en Roumanie, Père Domeno est serein devant la presse mondiale, presque insolent de confiance tant son équipe ne montrera pas grand-chose par la suite.

Il s’en fout, il a la bénédiction de Dieu !


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